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Wild Explosion of Radical Softness est un solo qui s’appuie sur le collectif et met l’accent sur l’interdépendance entre le public et l’artiste. Utilisant son corps comme matériau d’artisanat et un morceau de textile comme partenaire, Maria invite l’imaginaire collectif à résonner à travers la force d’un corps singulier, remettant en question les notions fixes de temps, de soi, d’espace et de relation. S’engageant physiquement avec les notions de transformation, d’explosion et de temps non linéaire, la danse dessine une chorégraphie de fantômes passés et futurs à travers un corps qui ne peut échapper à l’ici et au maintenant et qui pourtant, par l’imagination, peut voyager à travers les siècles et exister entre l’histoire et le cosmos.
Dans sa pratique chorégraphique, Maria recherche la notion de plasticité pour déployer les relations entre les êtres et les choses, invitant au mouvement autour et à travers eux. Dans une perspective philosophique et politique et selon la théorisation de Catherine Malabou, la plasticité prend une position centrale dans la pensée chorégraphique et performative. Une invitation ouverte à une prise de conscience de la responsabilité « dans le double mouvement de recevoir et de donner forme » et une compréhension de son existence entre « ouverture et détermination, agence et vulnérabilité« .
La pièce se situe dans la perspective d’un enchevêtrement de la matière – un concept proposé par Karen Barad qui remet en question la compréhension collective de l’espace-temps-matière. Dans une enquête à plusieurs niveaux, Maria invoque le concept de plasticité enchevêtré avec des pratiques queer. Dans cette intersection, elle se penche sur l’héritage des artistes de la danse du XXe siècle tels qu’Isadora Duncan, Loie Fuller, Martha Graham, Vaslav Nijinsky et Mary Wigman, pour déployer une archive à travers la fluidité et la friction, en souhaitant déplacer le centre et reconnaître la périphérie.
En outre, l’œuvre remet en question sa propre plasticité de l’intérieur et est créée pour être jouée dans et hors du contexte de la boîte noire. Wild Explosion of Radical Softness tire ses influences et son soutien des neurosciences, des études sur le genre et le queer, et de la théorie du nouveau matérialisme, en les utilisant comme engrais pour les cellules, les os, les muscles, les fluides et au-delà.