RBL surgit en ces temps de confinement en expérimentant avec le mouvement, la musique et des contenus qui varient entre le rap, l’association libre, les interjections vocales et les slogans. En proposant des interprétations inattendues de la figure du rebelle, RBL inviter à générer et à partager l’énergie positive et créative qui réside dans le fait de ne pas être d’accord, de s’accorder le besoin de questionner les formes de vie et les règles dans une communauté, d’expérimenter avec ces règles et les transcender, d’initier ses propres mouvements underground, de ne pas se soumettre et garder la foi dans la possibilité d’une vie meilleure.
Dans son inachevé “Qu’est-ce que la politique ?”, Hannah Arendt fait l’observation suivante: “Le sens de la politique est la liberté”. Cette entité que Arendt appelle la liberté n’est inscrite nulle part comme quelque chose qui définit ou fonde l’humanité. C’est un engagement difficile, selon elle, un plan d’actions à expérimenter, à apprendre, à répéter, à nourrir et à pratiquer. Tout comme le sens de la politique selon Arendt, le sens de mon entraînement quotidien est la liberté du corps mais aussi celle de l’esprit.
J’ai donc entreprit un processus de recherche chorégraphique sur la figure du rebelle dans les différents contextes historiques et fictionnels. J’en suis venue à la conclusion que ( si on additionne les idées du capitalisme néolibéral, l’omniprésence de la société de contrôle et la crainte croissante de l’altérité) la figure du rebelle a acquiert une connotation négative. Même parmi les jeunes, les réseaux sociaux remplacent la culture alternative et la révolte. En Lituanie, par exemple, le climat de l’anti-communisme fait que les idées de communauté et de cohésion ne peuvent pas être populaires et la culture de protestation est quasi inexistante. Pourtant je crois que nous en avons besoin.
Mon intention est de réhabiliter la figure du rebelle. Il y a une certaine énergie créative et positive dans la rébellion. Ce n’est pas que les idées et les idéaux, ou, au contraire, l’image romantique du “rebelle sans cause” qui conduit un mouvement de résistance, mais aussi le besoin de ne pas se soumettre et garder la foi dans une vie meilleure.
Direction & Performance : Vilma Pitrinaite
Création son : Vilma Pitrinaite, Jesus works until 3
Création vidéo : Zoltan Molnar
Assistants chorégraphiques : Mantas Stabacinskas, Rasa Alksnyte
Coproduction : Charleroi-danse, Conseil pour la Culture en Lituanie.
Soutiens : Garage29, PDSW Pavilion Dance South West, New Baltic Dance Festival, Association Lituanienne pour la Danse, Kaunas Chamber Theatre, Kaunas Artist House