Après des études en gymnastique, Vilma Pitrinaite se forme et travaille en tant que danseuse permanente au sein de Aura Dance Theater en Lituanie dès ses 17 ans. Désirante d’élargir ses horizons, elle arrive en France et en 2007 intègre la formation au CDC de Toulouse (direction Annie Bozzini), où elle commence à définir son désir d’être à la fois interprète et auteur. Entre 2009 – 2010, elle continue l’aventure collective avec des collègues de formation au sein de la cie La Fabrique Fastidieuse, puis travaille avec la cie La Zampa à Toulouse. Entre 2009 et 2010 elle suit également la formation chorégraphique Ex.e.r.ce au CCN de Montpellier ( dir. Mathilde Monnier). En 2010, elle intègre l’École de Théâtre National de Strasbourg, section mise en scène, pour se questionner sur les logiques corporelles et narratives inhérentes au monde de la danse et du théâtre. Le but étant de chercher des formes de représentation qui jouent à la frontière des genres – danse, théâtre, vidéo et performance. Dans le cadre d’École, elle initie un projet « En chaque homme, il y en a deux qui dansent » d’après Oxygène de I. Viripaev. La pièce est reprise par WE cie (Vilma Pitrinaite/Thomas Pondevie) aux festivals JT14 ( Théâtre de la Cité Internationale, Paris) et Premières ( Maillon, Strasbourg). Au sein de WE cie, Vilma crée ensuite un solo « Miss Lithuania » ( avec le support de CDC Toulouse, CND Pantin et WorkspaceBrussels ), présenté dans le festival Aerowaves Spring Forward en 2015 ainsi qu’en Lituanie ( festival Nouvelle Danse Baltique), France, Belgique et Ukraine. À Paris, au Confluences, le solo est nominé en tant que meilleur spectacle de la saison. En 2016, elle crée « Pandora » pour la cie Aura. Depuis 2012 en tant qu’interprète Vilma a colaborée avec les chorégraphes et metteurs en scène Mitia Fedotenko, François Verret, Philippe Grandrieux, Karim Bel Kacem, Hubert Colas, Vincent Thomasset, cie Mossoux-Bonté et cie Dame de Pic/Karine Ponties.
La recherche de Vilma s’inscrit dans une envie de se confronter à certains codes et stéréotypes en circulation aujourd’hui que les formes dites commerciales de spectacles ont parfaitement intégrés et dont nous sommes les spectateurs quotidiens. Elle est convaincue qu’il faut, plutôt que d’opposer ce qui serait vraiment de l’art et ce qui appartiendrait au monde du pur divertissement, utiliser au contraire, user et ré-exploiter les codes culturels dominants pour essayer d’en faire la critique. Les détours par le concours Miss Monde, l’imitation des modes de présentation qui appartiennent au monde de la télévision et du show (un certain volontarisme et une connivence racoleuse, une énergie outrancière), le pastiche de certaines formes vulgaires et cheap sont des outils précieux… et autant de symptômes de l’état de notre société.