https://player.vimeo.com/video/293711807
« 3⁄4 Face » est la position de défense par excellence, d’après Johnny Cadillac, un ancien karatéka belge, passionné et expert en matière de combat : Les pieds bien ancrés dans le sol, la tête haute, le regard alerte, un maintien subtil tel un parfait mélange de décontraction et d’agilité, une posture si précise qui trahit forcément une volonté de perfectionnisme et un profond désir de maîtrise. Johnny Cadillac dissipe ainsi les peurs et les doutes pour faire place à l’assurance et au contrôle. Toujours de 3⁄4 Face ! rentre dans le vif du sujet : l’euphorie qui nous empare à l’idée d’être en sécurité neutralise la panique constante de nous sentir victimes d’un monde apocalyptique.
Inspiré du mouvement survivaliste et collapsiste du 21ème siècle : ces personnes qui consacrent leur vie à se préparer au pire et à faire l’expérience d’un drame à tout instant, Toujours de 3⁄4 Face ! reconsidère la théorie de l’effondrement à travers des tableaux chorégraphiques loufoques et avec une vision tragique-absurde de tout ce qui relève des mécanismes comportementaux humains face à la panique et à la peur du néant ; de simples gestes instinctifs au culte de la performance, de l’auto-suffisance et de l’avidité de reconnaissance et d’estime qui en ressort.
Toujours de 3⁄4 Face! Un puissant conseil de survie invite le public à se préparer, lui aussi, à assister à l’effondrement de notre civilisation. Un peu comme un guide de prévention dans lequel se trouve les marches à suivre en cas d’urgence, il leur transmet les bons réflexes ainsi que l’ensemble des gestes d’auto-défense à adopter en vue d’apprivoiser le danger et assurer sa survie.
L’écriture chorégraphique s’articule autour de gestes combatifs, énergiques et extrêmement précis avec une recherche de vocabulaire autour d’un champs lexical du combat tel que la violence, l’attaque, la défense, le danger, la peur, la panique et la surprise. Plongé dans une atmosphère qui se veut apocalyptique, l’urgence de se mettre en action représente une ligne conductrice du travail de mise en scène ; pour se faire, plusieurs outils chorégraphiques sont mis en avant comme, entre autre, la rapidité du mouvement, la répétition des gestes, la précision de l’action, l’organisation de l’espace, la perception du temps, la musicalité et la restriction du corps à travers des mises en situations précises.