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Mon parcours d’étude c’est fait autant dans le champ des arts plastiques que dans la chorégraphie : Conservatoire municipal de Mont-Saint-Aignan, École Supérieure d’Art et Design de Rouen (ESADHaR), Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles (ArBA), atelier Art dans l’espace public (AESP) et Institut Supérieur des Arts et des Chorégraphies (ISAC). En tant que performeur et collaborateur, j’ai pu travailler, entre autres, sur les projets de Lorenzo De Angelis (De la force exercée 2017), Pierre Droulers (Dimanche 2018, Les beaux-jours 2019, Occupations 2021), Sophie Perez & Xavier Boussiron – cie Le zerep (Y manque plus que l’orchestre 2019), Doria Garcia (The Sinthome Score 2015), Yves Noël Genod (L’amour 2016), Christophe Haleb – cie La zouze (Hnonym 2014), Laurie Peschier-Pimont (Le travail de l’art 2014). Ma démarche artistique se singularise par la relation entre les arts plastiques et le chorégraphique : comme curateur chorégraphique, j’invite des artistes (danseurs, performeurs, plasticiens, etc) dans ma pratique et création pour élaborer avec eux une écriture commune sur le sujet du projet. Par une méthode de composition et de dynamique de groupe, je propose d’expérimenter de nouvelles écritures par des approches théoriques et sa confrontation par la pratique du corps et déceler des physicalités singulières. Des études de contextes, d’espaces sociétaux et historiques donnent lieu à des pièces hybrides.
L’écriture chorégraphique est abordée par l’histoire du corps (celui du danseur·se-performeur·se et plus largement son inscription dans l’Histoire) et ces gestes de « manutention » qui en découlent. La pratique en arts plastiques aboutit sous forme d’installation soit sur le plateau soit en espace d’exposition. Ce geste d’installation d’objet-sculpture et de vidéo fait l’objet d’étude des principes du « plein-creux », du concave et convexe pour en proposer une poétique plastique et politique. Actuellement mon travail se développe autant en France qu’en Belgique. Depuis la sortie de mes études supérieures, les problématiques de recherche dans mes créations ont constamment abordé nos rapports à nos environnements que ce soit par l’Histoire où bien par des contextes plus contemporains.
Je signe ma première pièce Tiger Balm en 2017. Cette pièce traite le matériau charbon. Elle développe une installation et une écriture qui aborde son histoire géologique, son utilisation industrielle et la symbolique qui l’entoure. Cet environnement charbonneux fait écho à la trace écologique de ce matériau qui fait parler d’elle depuis le XXème siècle. Aborder ce matériau par le biais des arts-plastiques et de la danse permet de réaliser une approche sensible et poétique d’un sujet complexe sur nos rapports aux vivants et d’aborder notre inscription dans l’histoire géologique. Cette approche offre à réfléchir de façon indirecte à sa conséquence écologique. Tiger Balm a donné lieu à la création de robes en charbon utilisées par les performeurs·se. Une pièce de ces costumes a été achetée par le Musée du Capitalisme (exposition itinérante) pour l’exposition au Musée L de Louvain la Neuve en 2019 et au Musée du Bois du Cazier, Charleroi, en 2022.
Je termine ma seconde pièce Ressac, qui est une approche du paysage du bord de mer européen par la danse et les arts visuels. Comme la toile d’un.e peintre, qui montre par plans successifs la composition multiple d’un paysage, Ressac interroge par couches notre rapport à l’écologie, au temps, à l’intranquillité et aux crises. Cette pièce invite à se pencher sur nos environnements naturels, et à nous-mêmes, en crise. L’approche choisie permet de traiter du sujet à la fois de façon intime et sociétale.
Ⓒ Baptiste Conte